L’enfant intérieur
L’enfant intérieur réside en chacune de nous ; en effet, la petite fille que nous avons été fait encore partie de notre être à l’âge adulte. Pour diverses raisons, cette enfant a pu être blessée en grandissant dans son système familial. À l’âge adulte, l’enfant blessée en nous peut se manifester de multiples manières. Le passé peut se rejouer dans le présent, un présent dans lequel nous pouvons nous sentir prisonnière de notre propre être.
Qu’est-ce que l’enfant intérieur ?
D’une part, l’enfant intérieur est une partie de notre psyché qui est, par sa nature, joyeuse, émerveillée, spontanée, connectée à son intuition, à ses besoins ainsi qu’à ses émotions. Elle est telle que nous étions lorsque nous étions enfant. Elle constitue une richesse pour l’adulte en nous.
D’autre part, cette enfant a également grandi en apprenant quelles sont les façons de se comporter, de penser et de ressentir qui sont acceptables aux yeux de son système familial. Par conséquent, la petite fille a pu être blessée en apprenant comment elle doit être ou ne pas être et ce qu’elle doit faire ou ne pas faire pour se sentir aimée, reconnue et acceptée. Ainsi, elle a pu apprendre à nier certaines parties d’elle-même qui sont considérées comme inacceptables, incorrectes ou inadéquates aux yeux de sa famille. Par le fait même, la petite fille est également constituée de multiples blessures psychiques, qui constituent des conditionnements et des croyances sur la façon dont elle doit se comporter, penser et vivre ses émotions.
Comment cette petite fille a été blessée?
Les parents, ayant eux-mêmes leur propre héritage psychique familial, peuvent transmettre leurs blessures psychiques à leur enfant, soit par leurs croyances, leurs attitudes, leurs façons d’être et de faire qui sont limitantes : c’est la transmission intergénérationnelle. Ce faisant, la petite fille risque d’apprendre à se dissocier d’elle-même, de ses émotions, de ses besoins et de ce qu’elle aime afin de répondre à ce qui est attendu au sein de son système familial. Elle peut ainsi prendre l’habitude de se fier à ce qui est extérieur à elle-même au lieu de se fier à ce qu’elle vit à l’intérieur d’elle, à ses émotions, à ses besoins et à son intuition.
Par exemple, si les parents invalident, nient, minimisent ou ridiculisent l’émotion de tristesse de l’enfant, cette dernière peut se déconnecter de cette émotion, puisqu’elle n’est pas reconnue ni entendue lorsqu’elle est dans cet état. En sentant qu’elle n’est pas acceptée lorsqu’elle est triste, elle risque d’apprendre à se dissocier de cette émotion en la refoulant.
L’essence des blessures revient à la dissociation de l’être profond, de ses émotions et de ses besoins. Une enfant blessée risque de ressentir que pour être aimée, elle doit, entre autres, performer, être toujours joyeuse, prendre soin des autres, se débrouiller seule, ne pas trop prendre de place, divertir la famille, sauver son entourage, toujours dire oui, répondre aux besoins des autres en premier lieu, etc. Tout cela se fait inconsciemment. La petite fille grandit en mettant de côté qui elle est profondément, en se déconnectant de son intérieur pour jouer des rôles dans le but de recevoir de l’amour.
Comment cette petite fille blessée se manifeste-t-elle dans le présent?
À l’âge adulte, ce que la petite fille a appris à être et à faire pour être aimée risque de se rejouer dans sa relation à elle-même et aux autres. Par exemple, si elle a appris à toujours prendre soin des autres, il est probable qu’elle répète ce schéma, en étant disponible pour son entourage même si elle est épuisée et qu’elle n’a pas l’énergie d’être présente. Par le fait même, elle se coupe de ses propres besoins internes afin de répondre, à l’extérieur d’elle-même, à son besoin d’être aimée en prenant soin des besoins des autres.
Tant qu’elle ne prend pas conscience de ses blessures, l’adulte peut s’engager dans des relations où son schéma va se répéter. Elle risque alors de se tourner vers ce qui lui est familier, par exemple, vers des personnes dont elle ne se sent ni vue, ni reconnue, et ce, dans l’espoir d’obtenir de l’amour.
Comment retrouver la liberté d’être soi?
Sans aucun doute, je crois qu’il est possible de retrouver le contact avec sa voix intérieure, de retrouver son pouvoir d’agir et la liberté d’être soi. C’est un cheminement qui demande de l’empathie, de la compassion et de la bienveillance envers soi-même. Ce processus nécessite entre autres de reconnaître notre vécu et d’apprendre à devenir notre parent idéal. Effectivement, en chacune de nous, réside un parent intérieur qui est en mesure de nous aider à prendre soin de la petite fille. Cette partie de nous, ce parent idéal, a le pouvoir aujourd’hui de donner ce dont la petite fille aurait eu besoin, soit de la compréhension, de la confiance, de l’écoute, de la compassion, de la bienveillance, de la reconnaissance, du soutien peu importe l’état vécu ; bref de l’amour inconditionnel. Je crois profondément que cet amour inconditionnel existe en premier lieu en chacune de nous. Le parent intérieur peut apprendre à donner à la petite son droit d’exister dans son entièreté et d’être aimée inconditionnellement, de la libérer des rôles qu’elle a porté au cours de sa vie pour survivre face à l’adversité. Donner la main à son enfant intérieur est un chemin qui peut être effrayant. En effet, c’est une route souvent inconnue, mais j’ai la profonde conviction que ce processus a également le pouvoir d’être immensément libérateur et porteur d’une joie et d’un amour infinis.
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